Le matériel pour peindre des tableaux varie en fonction des techniques artistiques, mais aussi des conditions dans lesquelles l’artiste va se mettre au travail.
Peindre à l’aquarelle
L’une de mes techniques privilégiées est l’aquarelle. Elle sèche vite, est rapide d’usage, ne prend pas de place, offre différentes opacités selon le volume d’eau, et offre un vaste choix de couleurs dans un petit contenant.
Selon que je peigne des aquarelles de Provence, des tableaux de Paris ou des paysages de Normandie ou de Bourgogne, outre le dessin, les teintes ne vont pas être les mêmes.
Il est très facile de diluer la peinture en faisant fondre les couleurs les unes dans les autres. C’est ainsi que naissent les dégradés de couleurs. Il suffit de tremper le pinceau dans une nuance différente de la teinte initiale, pour que l’eau fasse son travail et crée ainsi de subtiles variations de densité, luminosité et couleur.
Pour peindre à l’aquarelle, la contrainte majeure est le choix du papier. Plus la peinture va être mouillée, chargée en eau, plus le grammage du papier doit être épais. Effectivement, pour la peinture de paysages avec des étendues d’eau – lac, fleuves et rivières, mais aussi mer et océan – il est d’usage de bien diluer la couleur pour accompagner les nuances des flots et des profondeurs.
Un papier trop fin gondolera immanquablement, les fibres seront trop chargées et il y aura beaucoup trop de variations de matière. Un grammage plus conséquent (à partir de 300g) supportera mieux les passages successifs des coups de brosse à l’aquarelle. Par ailleurs, outre le poids du papier, la texture a toute son importance. On parle dans ce cas de grain de papier.
Les supports à gros grains sont très fibreux. Ils ont une matière extrêmement dense. Dans ce cas la peinture a plus de difficulté à s’incruster, si les coups de pinceaux sont assez secs et rapides, ils laisseront des petites zones blanches entre les fibres.
Cela permet d’avoir des « réserves » blanches qui conviennent à merveille pour des effets de neige, reflets sur l’eau, etc…
Pour ma part le type de grain que j’affectionne est la finition satin. C’est elle qui offre le moins d’aspérités. Le pinceau ne rencontre aucun obstacle et glisse allègrement sur la surface. Il n’y a aucune accroche. Le trait reste ainsi très fin, dès les croquis préparatoires. Le papier satin est encore plus velouté que le grain fin. Quand j’ai besoin de faire des dessins très détaillés avec minutie, comme pour les illustrations de magazine par exemple, c’est le satin que je choisis.
Il en est de même pour la peinture sur toile. Il existe des matériaux en lin ou en coton, selon que l’on utilise la peinture à l’eau ou à l’huile. Des textures plus ou moins fines vont donner des effets plus ou moins subtils ou diffus de fibres. L’accroche des brosses et des pinceaux sera ainsi différente selon le style désiré.
Le chevalet d’artiste en bois est ainsi la meilleure des solutions. Bien lesté avec des pots de peinture ou des objets un peu lourds, il sera possible de peindre à l’extérieur même avec un léger vent. Au-delà en revanche, attention : la toile peut transformer le chevalet en parachute et plus d’une fois tout s’est retrouvé par terre !
Pour les grandes surfaces à peindre, l’aquarelle en godets peut avoir ses limites. Dans ces cas-là, je privilégie la peinture en pots, comme l’acrylique ou la vinylique. Leurs propriétés techniques permet de peindre de grands volumes, avec beaucoup d’eau comme l’aquarelle, mais avec plus de densité.
En revanche les propriétés picturales diffèrent : les pigments ne se dissolvent pas autant que l’aquarelle et restent figés sur le papier. Ainsi attention aux malencontreux coups de pinceaux : la peinture est permanente et beaucoup plus difficile à rattraper.